mardi 12 avril 2011

La compensation crédit carbone vs la contrepartie financière ?

(suite de l'article COMPENSER CE QUE NOUS NE POUVONS EMPÊCHER)

Tel qu'exposé dans le précédent article, la compensation crédit carbone est l'action de compenser financièrement par l'achat de crédits carbones nos émissions de GES auprès d'organismes accrédités ou non! Ainsi, pour chaque tonne de CO2 émise, l’émission d’une tonne de CO2 peut être évitée.


De son côté, la contrepartie financière, en événementiel et selon les définitions de la nouvelle norme en gestion responsable d'événements du Bureau de normalisation du Québec, c'est un versement d'une somme d'argent à un ou des organismes d'intervention environnemental ou social reconnus afin d'équilibrer symboliquement les émissions de gaz à effet de serre générés. Ainsi, cette forme de compensation donne libre-choix aux planificateurs d'événements de compenser symboliquement chez l'organisme de son choix le déplacements des utilisateurs. Donc, celui qui correspond le mieux à ses valeurs.

Ainsi, dans le système de pointage de la nouvelle norme en gestion responsable d'événements, la contrepartie financière donne le choix aux planificateurs d'équilibrer les émission de ses GES par des crédits carbones ou de remettre une somme symbolique à l'organisme de son choix. Il est aussi possible de faire les deux ce qui augmente le niveau d'écoresponsabilité de l'événement.


Pour plus d'information contacter notre équipe : info­@ecologistik.ca.

Marie-Claude Dufour
Directrice

COMPENSER CE QUE NOUS NE POUVONS EMPÊCHER

Ce n’est une surprise pour personne, la plupart de nos moyens de transport polluent. Autos, taxis, avions… en brûlant ainsi des combustibles fossiles accumulés dans le sous-sol de la terre depuis des millions d’années, nous rejetons dans l’atmosphère des quantités considérables de dioxyde de carbone (CO2), un puissant gaz à effet de serre (GES) contribuant au réchauffement démesuré de la planète. Les organisateurs d’événements voulant être écoresponsables doivent tenir compte de cette réalité puisque le déplacement des participants et visiteurs vers l’événement représente une grande source de pollution.

Que faire?

Évidemment, la réduction à la source est un moyen efficace, les transports en communs ou actifs (ex.: le vélo) nous permettant de diminuer notre empreinte écologique. Mais lorsque nous n’avons pas le choix d’utiliser des véhicules polluants (car, ça arrive), sachez qu’il est possible de compenser financièrement nos émissions de GES! Ainsi, pour chaque tonne de CO2 émise, l’émission d’une tonne de CO2 peut être évitée. Ce nouveau geste écoresponsable est d’ailleurs de plus en plus adopté par les organisateurs d’événements voulant être carbo-neutres ainsi que par les simples individus désireux de diminuer leur impact négatif sur l’environnement.

Compenser, c’est quoi?

Le principe est simple : puisque le réchauffement climatique est global et sans frontières, une quantité donnée de GES émise à un endroit peut être compensée par la réduction ou la séquestration d’une quantité équivalente de GES à un autre endroit. Par exemple, en parcourant 500 km en auto (un aller-retour Montréal-Québec) vous émettez environ 0.1 tonne de CO2. Grâce aux crédits compensatoires, vous avez la possibilité de financer des projets (locaux ou internationaux) qui réduisent les GES de façon équivalente à vos émissions. Ici, vous achèteriez un nombre de crédits de carbone (offsets) équivalent à ce que vaut 0.1 tonne de CO2.

La plupart des organismes fournisseurs de crédits de carbone affichent sur leur site Internet un calculateur de GES (ex.: http://carboneboreal.uqac.ca/calculateur.php). Le montant à remettre est donc automatiquement calculé selon la quantité de CO2 émise par vos diverses activités tel le transport terrestre et aérien, les combustibles résidentiels utilisés (ex.: chauffage à l’huile) et les événements que vous réalisez. Dans le cas des événements, les calculateurs de GES prennent généralement en compte le nombre de participants, le type de transport utilisé ainsi que le kilométrage moyen des participants afin d’obtenir un calcul précis des tonnes de CO2 à compenser.

Où compenser?

Une recherche rapide sur le net vous démontrera qu’il existe divers projets offrant la compensation des émissions de GES. Certains d’entre eux contribuent à réduire de façon globale les émissions par le développement d’énergies renouvelables et l’amélioration de l’efficacité énergétique. Par exemple, les organisations québécoises ZéroGES (http://www.zeroghg.com/fr/index.html), ZéroCO2 (http://zeroco2.com/) et Planetair (http://planetair.ca/) investissent l’argent amassé dans des projets d’énergie solaire ou éolienne (windfarm) un peu partout dans le monde.

Il est également possible de financer des projets de séquestration de CO2 par plantation d’arbres! En effet, par la photosynthèse, les arbres captent le CO2 de l’atmosphère. 25% du CO2 émis par l’activité humaine est d’ailleurs déjà capté par les plantes terrestres. En plantant de nouveaux arbres et en garantissant la pérennité de cette nouvelle plantation, on assure du même coup l’atténuation globale des GES atmosphériques. Le programme Carbone Boréal de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), par exemple, est une entreprise québécoise offrant ce service où 1 tonne de CO2 est compensée par la plantation d’environ 7 arbres (http://carboneboreal.uqac.ca/index.php).

Comment choisir notre fournisseur de crédits de carbone?

Le prix des crédits de carbone pouvant varier, vous pouvez préférer un fournisseur offrant un prix avantageux. Le type de projets dans lequel l’organisme investit peut également jouer dans la balance. À vous de choisir si vous préférez investir dans un projet local ou international, d’énergies renouvelables ou de plantation d’arbres, etc. Dans tous les cas, il est important de vérifier la certification des projets de compensation. Les principaux crédits du marché qui sont réglementés et certifiés par le protocole de Kyoto sont le Gold Standard (VGS), le Climate Action Registry (CAR), le Voluntary Carbon Standard (VCS) et le Chicago Climate Exchange (CFI). Ces certifications vous garantissent de contribuer de façon réelle et positive à la diminution de l’effet de serre et du réchauffement climatique. Pour plus détails, je vous conseille de visiter le site Internet de la Fondation Suzuki afin de faire un choix éclairé dans l’achat de crédits compensatoires de carbone : http://www.davidsuzuki.org/fr/

Le changement de nos habitudes de vie et la réduction à la source demeurent des moyens importants et efficaces afin d’aider la planète. Toutefois, que vous soyez un simple individu ou un organisateur d’événements, la compensation des GES est une alternative à considérer lorsque vous ne pouvez empêcher vos émissions.


Anne-Sophie Gousse-Lessard pour Écologistik