vendredi 3 juin 2011

La meilleure solution est la réduction à la source!

C'est le mercredi 25 mai que s'est tenue la visite du centre de tri de la Société Via à Lévis. L'événement, organisé par Écologistik, avait pour mission de sensibiliser les participants à la gestion des matières résiduelles à la maison et en majeure partie au sein d'événements de tout genre puisque cette gestion requiert différentes connaissances.

Voici donc, en résumé, quelques notions importantes à retenir :

À savoir :

  • Le recyclage est un processus en boucle fermée (cycle) qui est aussi bon que son plus faible maillon, incluant notre rôle comme citoyen et promoteur. Ainsi, le tri des matières est une étape entre la récupération du contenu de nos bacs et la revente des matières à des revendeurs ou à des transformateurs.
  • Les matières sont divisées en environ 25 types, pour ensuite être compactées et mises en ballots pour faciliter leur transport à la prochaine étape de traitement ou de transformation.
  • Le % des types de matières générées lors des événements (Consortium Écho-Logique : 2009) :
Fibre : 2 %; carton : 25 %; PVM : 65 % (surtout le plastique et le verre, un peu de métal); compost : 6 %; bois : 4%; RDD (piles, peintures, huiles usées, aérosols) : 0,03 %.
  • La récupération de type pêle-mêle tend à devenir la norme, puisqu’elle est plus facile à traiter avec l’utilisation des nouvelles technologies de tri, en comparaison des impacts de traitement à la source de divers types de matériaux pris séparément, sans garantie de qualité d’homogénéité.

Chiffres frappants à retenir :

  • Le tri est un processus manuel et automatisé qui traite environ un camion (6 tonnes) d’articles en 6 à 12 minutes.
  • Il en coûte environ 1 000 à 1 200 $ la tonne pour trier des sacs de plastique, pour une revue de vente évaluée à environ 7 $ la tonne! (vous comprenez pourquoi plus personne ne veut de ces sacs!)
  • Les coûts de rejet d’un centre de tri dépassent en dollars ses profits, pour une estimation d’environ 1 million $ pour Lévis. Selon la taille et le niveau d’automatisation du processus, les rejets peuvent être de 8 à 30 % des matières traitées. Heureusement, le centre de Lévis et de Québec se situe autour de 8 % et tend à diminuer avec l’intégration de nouvelles technologies.

Facteurs clés de succès pour assurer un processus de recyclage adéquat :

  • Travailler en amont (sensibiliser les utilisateurs avant l'événement). La valorisation des matières lors d’événements sans travail en amont est de 57 % pour 43 % de déchets ultimes (données du consortium Écho-Logique). Pour les EER (événement écoresponsable), donc ceux qui ont fait l’objet d’un travail en amont, les déchets ultimes peuvent varier entre 0,3 et 17 % (écocitoyenneté en 2007 par UQAC).
  • La vaisselle et les sacs compostables ne sont pas compostés au Québec (privilégier la vaisselle lavable ou en carton).
  • Les articles laissés souillés dans votre bac contribuent à souiller ceux qui ont été diligemment nettoyés par les autres. Il n’est pas souhaitable d’utiliser des litres d’eau pour en faire le lavage. Il suffit de les vider et faire le maximum pour enlever la plus grande partie des résidus. Par exemple, pour un pot de beurre d’arachide, il ne suffit que de laisser un peu d’eau et de savon durant la nuit pour diluer et enlever la plus grande partie des résidus du contenant.
  • Fermer les bacs ou utiliser des conteneurs fermés pour le papier et le carton en cas de pluie. Le papier complètement mouillé, en plus de contribuer à souiller le papier sec, se détache sur la ligne de tri et peut ne pas être recyclé, mais plutôt finir au centre d’enfouissement.
  • Les cartons à pizza sont compostables ou recyclables s’ils ne sont pas trop souillés.

  • À la maison, séparer les couvercles des contenants, puisque souvent ils ne sont pas du même type de matériau.

  • Ne pas mettre en sac les articles qui doivent aller dans le bac de recyclage, car ils devront de toute façon être déballés. Pour les promoteurs d'événements, idéalement ouvrir les sacs ou éviter d'envoyer les matières dans des sacs. Donc, effectuer un pré-tri sur place.

  • Lors d’événements ou d’activités générant de grands volumes de recyclage, il est moins coûteux de récupérer et d’acheminer la matière dans de grands sacs avec un camion de type cube plutôt que de devoir utiliser un camion compacteur beaucoup plus dispendieux à utiliser.

  • La qualité des matières est essentielle. Quelques traces de nourriture sur les contenants et le carton sont acceptables, pourvu qu’ils ne soient pas complètement souillés, ce qui aurait comme impact d’altérer la qualité des matériaux récupérés. Le refus d’un transformateur d’acheter et d’utiliser des matériaux non conformes à la qualité exigible entraîne le retour des matériaux triés et traités au centre d’enfouissement, éliminant tout gain potentiel pour l’environnement, en plus d’augmenter l’impact des traitements énergivores inutiles. Pour les promoteurs, il est donc nécessaire de positionner une personne presque à chacune des stations de tri pour éviter les taux de contamination élevés (dans la majeure partie du temps une contamination par la nourriture).

  • Les plastiques #3 (plastique rigide semi-opaque) et #6 (styromousse) ne sont pas recyclables, ainsi que tous les plastiques sans code. Il suffit donc de choisir un produit qui n’utilise pas ces plastiques et d’aller vers un autre produit compétiteur qui utilise les plastiques récupérables (#1-2-4-5-7). Ces plastiques #3 et 6 ou sans code, lorsque mis dans votre bac de récupération, finissent au centre d’enfouissement, en plus d’avoir gaspillé de l’énergie et de la capacité de traitement inutilement.

  • Les matières collées entre elles par la saleté (souillées), par le carton/papier mouillé ou autre, ne peuvent souvent pas prendre le bon chemin du tri et finissent au centre d’enfouissement.

  • Dans le doute, vos articles devraient se retrouver dans votre bac à rebuts et non dans celui du recyclage, car il y a de fortes chances qu’ils finissent au même endroit, soit au centre d’enfouissement, et ne devraient donc pas consommer de ressources de traitements inutilement.

Pour conclure, la qualité de vos actions dans le tri et la qualité des articles mis dans les bacs de récupération influencent tout le processus de traitement ainsi que le résultat souhaité pour l’environnement. « Garbage in, garbage out ». Le cycle du recyclage est donc la responsabilité de tous, car une mauvaise pratique met en péril l’aboutissement de vos efforts. Pour fermer la boucle ou le cycle du recyclage, chacun doit faire sa part.

Nous tenons à remercier madame Catherine Boily, écoconseillère, madame Anne Méthot, conseillère en développement du Mouvement Desjardins, madame Guylaine Bernard, coordonnatrice opérations, environnement et développement durable de l'Université Laval, madame Nadine Pradet, coordonnatrice du DD chez MEC, monsieur Alain Fiset, conseiller principal chez CGI, monsieur Francis Ménard, directeur des événements spéciaux chez Consortium Écho-Logique et les autres passionnés participants pour leur participation à l'événement.

Un merci particulier à monsieur Alain Fiset, conseiller principal chez CGI, pour sa participation à larédaction de cet article.

Ainsi qu’à madame Véronique Prince, responsable des communications à la Société Via, pour son accueil.

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